Quaghebeur, Marc


Oeuvres

Biographie

Marc Quaghebeur est un écrivain et poète francophone belge, né à Tournai le 11 décembre 1947.

Lorsqu’il a trois ans, son grand-père maternel est contraint de fermer son usine de chaussures, faute d’accord de ses actionnaires d’injecter le capital nécessaire à la modernisation de l’outil.
En 1952 naît son frère Philippe.
Après des études primaires dans une école locale, il fait ses secondaires au collège Notre-Dame, où il reçoit une solide éducation. Membre d’une troupe de scouts, il en devient le chroniqueur.
Il étudie la Philosophie et les Lettres à l’université de Louvain, dite « l’ancienne », à l’époque où se dessine la séparation entre les parties francophone et néerlandophone de celle-ci. Il est étudiant lors des événements de 1968.
En 1969, il publie ses premiers poèmes dans un recueil collectif intitulé Six jeunes poètes et conçu par Robert-Lucien Geeraert.
Après avoir surmonté de nombreux obstacles, c’est en 1975 qu’il parvient finalement à défendre sa thèse, consacrée à L’oeuvre nommée Rimbaud. Les milieux conservateurs lui barreront néanmoins l’accès à une carrière universitaire.
En 1976, il publie Forclaz.
En 1977, il est nommé Conseiller aux Lettres, au Théâtre et aux Lettres dialectales au sein du service des Lettres, quatre ans avant la création de la Communauté Française de Belgique.
C’est à cette époque que sa première épouse, dont il était divorcé, meurt d’anorexie, lui inspirant Le cycle de la morte, qu’il mettra 15 ans à écrire.
En 1980, il est un des acteurs principaux des manifestations d’Europalia Belgique. Avec Joseph Hanse, il met sur pied le Musée de la Littérature. En parallèle, il assure la promotion des collections Passé-Présent, Espace Nord et Archives du Futur, dont l’objectif est la diffusion des lettres belges.
En 1982, il publie ses Balises pour l’histoire de nos lettres. Dans la présentation de leur Histoire de la littérature belge 1830-2000 (ouvrage dans lequel Quaghebeur signe un chapitre intitulé « 1898-L’Espagne perd ses colonies de Cuba et des Philippines »), publiée en 2003 chez Fayard, Jean-Pierre Bertrand, Michel Biron, Benoît Denis et Rainier Grutman présentent ainsi ces Balises:

« Brassant un vaste corpus d’oeuvres, l’auteur s’attache à y mettre au jour une série de constantes, tant thématiques que stylistiques, qu’il considère comme irréductibles aux seules logiques de la production littéraire française: l’irrégularité linguistique, le déni de l’Histoire, le marquage négatif de l’identité, toujours présente en creux, etc. S’affirme ainsi la volonté de ne plus envisager la littérature belge exclusivement dans son ajustement plus ou moins étroit au canon français, mais d’y rechercher aussi les traits spécifiques qui la constituent en un ensemble distinct, témoin d’une histoire singulière. »

Cet ouvrage fait l’objet de vives discussions, la liaison qu’il y établit entre les oeuvres littéraires et l’histoire n’étant pas unanimement acceptée. Il fera l’objet d’une réédition en 1998.

En 1983, le ministre Moureaux décide de séparer le théâtre des lettres. Marc Quaghebeur s’occupe exclusivement des lettres.
En 1990, il est nommé Commissaire au Livre, chargé entre autres de la promotion à l’étranger de la littérature belge. Il publie Un pays d’irréguliers. C’est dans ces années-là aussi qu’il découvre la littérature congolaise et qu’il met sur pied la série Congo-Meuse et différentes actions interculturelles sous la jolie dénomination de Papier blanc, encre noire. Il publiera aussi à cette époque plusieurs textes à propos de Charles-Quint et du XVIe siècle.

En 1998, son frère meurt. Un an plus tard, il perd aussi la dramaturge Michèle Fabien, de qui il était très proche.

En 2006, il publie encore une Anthologie de la littérature française de Belgique: entre réel et surréel, aux éditions Racine.

Oeuvres

Aspects de la culture à l’époque coloniale: En Afrique centrale – Presse-Archives

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La culture coloniale, c’est aussi un univers de presse. Après un aperçu des fondements juridiques et des modalités de fonctionnement du système médiatique, le volume s’attache à quelques aventures significatives des années 1950. Les quotidiens La Presse Africaine et L’Avenir sont ainsi évoqués ou analysés. En contrepoint, l’aventure rwandaise de Hobe et celle, congolaise, de Nkuruse, deux revues catholiques pour la jeunesse, permettent de progresser dans l’étude du processus éducatif. L’évocation détaillée de l’aventure de Congo dessine un autre extrême et laisse voir ce que fut la presse qui mena à l’Indépendance, processus qui fut brusquement arrêté dans son élan par le colonisateur en perte de vitesse. Par ailleurs, s’attacher aux aperçus que donnent trois grands journaux francophones belges de sensibilités différentes, La Libre Belgique, Le Peuple et Le Soir, paraît essentiel pour cerner l’image des Congolais et du Congo en cette année-charnière qu’est 1958 – année de l’Exposition universelle à Bruxelles et de vrais bouleversements. Cette analyse se complète par la résurrection d’un document d’époque des plus singuliers: les trois articles que le jeune Roger Lallemand, futur président du Sénat, publia dans le journal du Parti Socialiste, Le Peuple, au retour d’un long voyage au Congo en 1956. Des pages qui laissent entendre un autre son de cloche que celui du discours dominant, même si le jeune homme engagé de l’Université libre de Bruxelles – qui devait plus tard défendre Régis Debray – n’envisageait pas l’Indépendance.

Aspects de la culture à l’époque coloniale en Afrique centrale: Formation – Réinvention

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Dans ce volume, les différents articles traitent de la formation des élites et de la réinvention ultérieure qu’elles réalisent de leur passé. A travers le cas de Stefano Kaoze, le premier prêtre noir, c’est tout le système éducatif mis en place par les Belges qui est abordé, sans parler de son ordination et de la tournée qu’il fit en Belgique dans le sillage de Mg’ de Heinptinne. D’autres textes également riches en anecdotes savoureuses visitent un passé colonial plus récent puisqu’ils retracent l’enfance de témoins-clés tels que Valentin Yves Mudimbe, Plus Ngandu Nkashama ou Nyunda ya Rubango. Les effets de la colonisation sur les institutions universitaires et ceux qui les composaient trouvent également leur place dans ce volume. Dans ce contexte, évoquer le « maître d’œuvre » de Lovanium, Mgr Luc Gillon, donne une image de ce que fut son dessein à la source. Elle évoque le devenir de cette institution universitaire jusqu’à sa mise à mal sous la Deuxième République. La question du patrimoine culturel, question qui est toujours d’une actualité frappante, est analysée et illustrée de textes de lois. Quant au patrimoine naturel, la figure du biologiste Hans Brédo – et le combat qu’il livra à la huitième plaie d’Égypte, les criquets – apparaît symptomatique de la ferveur avec laquelle certains Belges se sont investis dans la colonie.

 


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