Biographie
Emile Verhaeren est un poète flamand d’expression française, né à Saint-Amand le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916.
Né dans une famille aisée, il fait ses études, d’abord à l’internat jésuite de Sainte-Barbe à Gand, où il fait la connaissance de Georges Rodenbach et parfait sa connaissance du français, langue de la classe aisée en Flandre à cette époque. Par la suite, il étudie le droit à l’université de Louvain. C’est là qu’il commence à publier ses écrits dans des journaux estudiantins et qu’il entre dans le cercle des écrivains qui composent La Jeune Belgique.
Admis dans le salon de l’écrivain socialiste Edmond Picard, Emile Verhaeren y rencontre nombre d’écrivains et d’artistes d’avant-garde. Il renonce rapidement au droit pour se consacrer à l’écriture, que ce soit dans les colonnes de La Jeune Belgique, de l’Art Moderne ou d’autres revues, même à l’étranger. En tant que critique d’art, il soutient de jeunes artistes, comme James Ensor, à qui il consacrera d’ailleurs un ouvrage.
En 1883 il publie son premier recueil de poèmes, Les Flamandes, où il décrit dans un style direct et parfois provocant, inspiré par les peintures de Jacob Jordaens, David Teniers et Jan Steen, son pays et ses habitants. Ce livre fit scandale dans les milieux conservateurs (on raconte que les parents de Verhaeren, effrayés par l’ampleur du scandale, essayèrent même de racheter l’entièreté du tirage pour le détruire) et eut du succès dans les cercles avant-gardistes.
En 1886, il publie Les Moines, qui remporte un succès moins important qu’il ne l’espérait. Il enchaîne avec ce qui sera appelé sa trilogie noire:
- Les Soirs en 1887
- Les Débâcles en 1888
- Les Flambeaux noirs en 1891.
Dans les années 1890, Verhaeren exprime une conscience politique forte. Dans un article qu’il publie le 1er novembre 1891 dans La Nation, il écrit:
« Il n’y a plus aujourd’hui, en dehors des soldats, que deux sortes de héros: le poète qui rêve, et le révolutionnaire qui renverse. »
et plus loin:
« l’art et le peuple ont, pour l’instant, le même ennemi: la bourgeoisie réactionnaire ».
C’est de ces années que date ce qu’il est de coutume d’appeler sa trilogie sociale:
- Les Campagnes hallucinées en 1893
- Les Villes tentaculaires en 1895
- Les Aubes en 1898.
Le 24 août 1891, il épouse Marthe Massin, une peintre talentueuse de la région de Liége. Son amour pour elle donnera naissance à trois livres de poèmes:
- Les Heures claires en 1896
- Les Heures d’Après-midi en 1905
- Les Heures du Soir en 1911.
Le 2 avril 1899, il assiste à l’inauguration par Emile Vandervelde de la Maison du Peuple, dessinée par l’architecte Victor Horta.
En 1898, il s’installe à Saint-Cloud, en région parisienne. Grâce à ses réseaux de relations, il était devenu célèbre dans toute l’Europe. Ses livres étaient traduits dans plus de 20 langues. C’est en 1889 que le poète munichois Stefan George l’avait découvert, grâce au bouche-à-oreille dans les salons littéraires parisiens. Deux ans plus tard, c’est au tour de Stefan Zweig de découvrir son oeuvre. Entre 1901 et 1914, Zweig mènera une importante campagne en Allemagne en faveur de Verhaeren: traduction, publication d’études, mobilisation d’écrivains et de critiques, etc. L’Allemagne voit dans l’oeuvre de Verhaeren des accents germaniques.
En 1905, Camille Lemonnier écrit de lui:
« Dans le cirque, en proie aux mimes et aux histrions, parmi nos mièvres langues de rhéteurs, Verhaeren est le barbare plein de mépris pour les esthétiques byzantines et qui pousse une clameur d’art sauvage… Instinctif, spontané, touffu, tourmenté, irréductible, le poète se propose le violateur du temple, le briseur de vases sacrés. Il apparaît, dans le tourbillon de ses images, un grand ingénu violent. »
En 1914, il est en Allemagne et au sommet de sa gloire au moment où éclate la première guerre mondiale. Il se réfugie en Angleterre, où il exprime ses convictions pacifistes dans plusieurs ouvrages:
- La Belgique sanglante
- Parmi les Cendres
- Les Ailes rouges de la Guerre.
Il meurt le 27 novembre 1916 à la gare de Rouen, en tombant sous un train. Après diverses tribulations, ses restes furent finalement ensevelis en 1927 à Saint-Amand, son village natal. Sa tombe surplombe un méandre de l’Escaut, dans un paysage digne des vers du poète.
Universellement reconnu comme l’un des plus grands écrivains belges, il manqua de peu le prix Nobel de littérature en 1911, prix qui fut cette année-là attribué à son ami Maurice Maeterlinck.
Oeuvres
James Ensor
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Non seulement poète, Verhaeren était aussi critique d’art.
Dans ce livre, il décrit, à travers ses toiles, la personnalité complexe de James Ensor, dont il se sent par certains côtés si proche…
Edition numérique: www.gutenberg.org
Les Heures Claires
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Après avoir vécu des années sombres, Verhaeren rencontre l’amour en la personne de Marthe Massin, qu’il épouse. S’ensuivent des écrits moins pessimistes, dont ces Heures claires, qui sont une ode à l’amour.
Edition numérique: www.gutenberg.org
Les Rythmes Souverains
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Publié en 1910, quelques années avant la mort de Verhaeren, Les Rythmes souverains est un des recueils de la maturité du poète.
On y trouve les poèmes suivants: Le Paradis, Hercule, Persée, Saint Jean, Les Barbares, La Croisade, Martin Luther, Michel-Ange, L’Or, Le Maître, Les Attirances, La Cité, Le Peuple, La Prière et Le Navire.
Edition numérique: www.gutenberg.org
Poèmes: Les Bords de la Route-Les Flamandes-Les Moines
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Les Bords de La Route présente des poèmes que Verhaeren a écartés de ses deux premiers ouvrages reconnus, à savoir Les Flamandes, qui fit scandale dans les milieux conservateurs belges à sa sortie, et Les Moines, moins provocateur mais qui n’obtint pas le succès escompté par son auteur. L’ensemble repris dans cet ouvrage donne un aperçu très complet des oeuvres poétiques de Verhaeren dans les années 1880-1890.
Edition numérique: www.gutenberg.org