De Coster, Charles


Oeuvres

Biographie

Charles-Théodore-Henri De Coster est un écrivain belge d’expression francophone né à Munich, d’une mère wallonne et d’un père flamand, le 20 août 1827 et mort à Ixelles le 7 mai 1879.

Charles De CosterIl perd son père à l’âge de 7 ans.
Il fait ses études à Bruxelles puis entre dans une banque, dont il démissionne rapidement car il ne supporte pas la vie de bureau.
A l’Université Libre de Bruxelles, il rencontre Eugène Van Bemmel qui y donnait cours de littérature dramatique. En 1854, Van Bemmel fonde la Revue trimestrielle. De Coster devient son collaborateur. Il collabore aussi à l’Uylenspiegel, journal illustré par Rops (hebdomadaire d’avant-garde) et organe de la Société des Joyeux, un cercle littéraire composé d’amis qui discutent littérature et esthétique.

A cette époque, il vit un amour passionné mais malheureux. Après sa mort, Charles Potvin publiera ses Lettres à Elisa, couvrant les années 1850 à 1858.

En mars 1856, la rédaction de l’Ulenspiegel le charge d’un reportage sur le pèlerinage de Hakendover, près de Tirlemont. C’est le déclic qui permet à De Coster de trouver le style qui lui convient.
En 1858 il publie son premier livre, les Légendes flamandes, avec des illustrations de Félicien Rops et d’autres amis. Il y utilise ce vieux français qui est sa caractéristique. L’ouvrage est encensé par un public érudit, mais ne touche pas le grand public. C’est cependant grâce à ce livre que la rédaction de l’Uylenspiegel pense à lui demander de rédiger une reconstitution de la légende du farceur dont elle tire son nom.
En 1861, il publie ses Contes brabançons, en français moderne.
Dix ans durant, il travaille à son chef-d’oeuvre; durant ces années il lit les vieux auteurs français: Rabelais, Montaigne, le Roman du Renard, et les Contes Drolastiques de Balzac. On lui offre une place aux Archives du Royaume. Il accepte mais il n’y restera pas longtemps. Il en profite néanmoins pour dévorer un grand nombre de documents français et flamands se rapportant au XVIème siècle.
Au bout de dix ans, il publie La Légende d’Ulenspiegel. Il en envoie un exemplaire à Victor Hugo, avec cette dédicace:

« A Victor Hugo, un de ses plus sincères admirateurs ».

Victor Hugo lui répond dans une lettre où il juge son oeuvre « excellente » et « fourmillant de vérités ».

Les sources d’inspiration de De Coster pour écrire sa Légende sont multiples:

  • On retrouve à plusieurs endroits dans le livre l’inspiration symbolique et philosophique du Faust de Goethe
  • Le Don Carlos de Schiller et l’Egmont de Goethe sont deux drames qui se passent à la même époque et également dans les Pays-Bas espagnols; on y retrouve la même haine de l’Inquisition et de la monarchie espagnole. En outre, la Nele d’Uylenspiegel présente d’indéniables similitudes avec la Clairette d’Egmont.
  • « Je ne suis qu’un pauvre renard flamand » dit Thyl. Allusion au Roman du Renard, Thyl étant aussi rusé et adroit que Renard, qui passe son temps à jouer de mauvais tours au roi Lion.
  • Lamme Goedzak aurait été inspiré par un vieux récit du peuple intitulé Le Bon Guillaume, alors que le frère Adriaensen, dont De Coster avait trouvé le nom et les principales caractéristiques dans un pamphlet de 1576, devrait beaucoup au moine Abraham dans le Camp de Wallenstein de Schiller.
  • Pour le ton du récit, De Coster s’inspire des écrivains du XVIème siècle, entre autres dans les chroniques de Van Meteren et les oeuvres de Marnix de Sainte-Aldegonde.
  • La légende d’Uylenspiegel elle-même est significativement retravaillée par De Coster: initialement daté de 1350, le farceur est transposé en 1566. De Coster imagine la plus grande partie des aventures de son héros, ne gardant de la légende initiale pratiquement que son enfance et son adolescence. Il le rend également plus sympathique. En effet, De Coster a aussi un message politique. Dans l’« Histoire de la littérature belge 1830-2000 » publiée chez Fayard en 2003, Marnix Beyen écrit:

« L’antagonisme entre le gaillard affranchi Ulenspiegel et le tyran morose Philippe II, qui domine le livre dès les premiers chapitres, peut sans peine être lu comme préfigurant la lutte que les libéraux progressistes menaient contre l’impérialisme français, l’obscurantisme catholique, l’exploitation des ouvriers par le capitalisme excessif, la morale mesquine de la bourgeoisie, bref tout ce qui menaçait les « libertés traditionnelles belges ». »

Après une très longue gestation, l’ouvrage sort finalement, fin 1867, illustré de gravures de plusieurs artistes mais bourré de fautes typographiques, aux éditions Lacroix et Verboeckhoven. Les réactions sont très mitigées: le grand public n’a pas les moyens de s’offrir un livre aussi coûteux, et les critiques sont désarçonnés par cet ouvrage inclassable. Il reçoit un très mauvais accueil en France aussi. Ce n’est qu’en 1893 qu’une édition moins coûteuse sera publiée.

En 1870, De Coster est nommé professeur de littérature à l’Ecole de guerre, qui vient d’être fondée. Il y fut entre autres répétiteur de Georges Eekhoud.

En 1872, il publie encore un roman, le Voyage de Noce, utilisant une langue plus classique, moins archaïsante. Celui-ci n’aura néanmoins pas plus de succès que la Légende.

Il meurt dans la misère en mai 1879 à Ixelles. Il est enterré au cimetière d’Ixelles.
Après sa mort est encore publiée une oeuvre posthume, en collaboration avec Ed. Meurant: le Mariage de Toulet.
Charles De Coster ne connaîtra la gloire qu’après sa mort. La postérité verra en lui « le père des lettres belges ». Emile Vandervelde dira de la Légende qu’elle fut:

« le premier ouvrage digne d’être sauvé de l’oubli, qui ait paru en Belgique depuis l’époque où Marnix de Sainte-Aldegonde écrivait, en flamand, le Bijencorf, et, en français, le célèbre Tableau des différends de la Religion. Entre ces deux moments, en effet, il n’y a rien. »

La réalité est cependant plus nuancée, la littérature belge d’avant la Légende n’était pas si désertique que cela.

Oeuvres

La légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel & de Lamme Goedzak au pays de Flandre et ailleurs

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La légende d'UlenspiegelPrésentation 3hibouks.com
On ne présente plus les aventures de Tijl Uilenspiegel, tour à tour espiègle (limite exaspérant) garnement puis héros de la révolte dite des Gueux contre le duc d’Albe et Philippe II, l’un des textes fondateurs de la littérature belge.

Cette version numérique est basée sur la deuxième édition, datée de 1869, des Editions A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, illustrée des 32 gravures d’origine. Cette édition comporte aussi la préface du hibou, qui s’insurge que le « i » de Uilenspiegel ait été supprimé dans le nom du héros, apportant aussi d’importantes et tout-à-fait véridiques informations sur les sources et apports originaux de Charles De Coster dans l’élaboration de son chef-d’oeuvre.
Dans un souci d’authenticité, les imprécisions de cette édition ont été reprises dans la version numérique: passage du chapitre III au chapitre V sans passer par le IV dans le Livre troisième, orthographe et ponctuation pas toujours conformes aux canons actuels, …
Dans la même optique, les images ont également été insérées à peu près aux mêmes emplacements que dans l’édition de 1869, même pour celles qui se retrouvent ainsi relativement éloignées de la partie du texte qu’elles illustrent.

Edition numérique: 3hibouks.com

De leg­ende en de held­haftige, vrooli­jke en roem­ri­jke daden van Uilenspiegel en Lamme Goedzak in Vlaan­deren­land en el­ders

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De legende van UilenspiegelVersion flamande de la Légende de Tijl Uilenspiegel

Edition numérique: www.gutenberg.org

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